Portalis : sa vie, et ses oeuvres

SES DERNIÈRES ANNÉES 309 phase ni flatterie, les bienfaits du gouvernement COnsulaire. Après avoir rappelé les vœux unanimes de la France en faveur de la création de l’Empire, il insiste sur la persistance et la force du sentiment monarchique dans notre pays, et il justifie cette tendance, dont notre histoire rend témoignage, en énumérant les dangers du gouvernement républicain pour une grande nation et les inconvénients du système électif. S’il défend le principe de l’hérédité, il se garde, du reste, de l’entendre comme les partisans du gouvernement de droit divin, et il proteste hautement contre la théorie qui assimilerait une nation à un héritage ordinaire devenu la propriété et, pour ainsi dire, la chose d’une famille princière. L’hérédité, aux yeux de Portalis, n’est jamais une aliénation de la souveraineté nationale; elle a pour unique but de prévenir les périls des interrègnes, les discordes civiles et les intrigues étrangères, auxquelles donne toujours lieu l'élection des souverains, Il lui paraît, en outre, particulièrement désirable, au sortir de la Révolution, de « détruire jusque dans leurs germes les espérances chimériques

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» d’une ancienne famille, qui se montre moins jalouse » de recouvrer ses titres que de faire revivre les abus » qui les lui ont fait perdre; qui s’est liguée avec les » éternels ennemis de la France, et dont le retour, » marqué par des secousses et des vengeances de toute » espèce, deviendrait une source intarissable de cala» mités publiques et privées !. »

1. Recueil de pièces relatives à l'établissement de l'Empire, p. 95. _— M. Boullée, dans la notice, d’ailleurs si impartiale, qu’il a con-