Portalis : sa vie, et ses oeuvres

326 PORTALIS

» L'office du magistrat est de veiller sur les devoirs » essentiels du citoyen; mais, dans les œuvres de surérogation, il faut laisser ane grande latitude au libre arbitre. Les hommes sont d'autant plus attachés à certaines pratiques et à certaines vertus, qu’elles sont de leur choix, et qu'en les observant, ils peuvent s’y complaire et avoir meilleure opinion d'eux-mêmes !. » | Ces principes, acceptés par Napoléon, présidèrent à la reconstitution des congrégations religieuses de femmes et au rétablissement de quelques ordres d’hommes. En effet, bien qu’il considérât, d’une manière générale, le retour des moines comme peu désirable, Portalis admettait des exceptions. S'il était peu favorable aux ordres mendiants, il appréciait hautement les services des ordres enseignants et ceux des congrégations vouées soit à l'étude, soit à la prédication, soit aux missions. Ce iriple ministère avait longtemps été celui des Jésuites. Portalis était le premier à reconnaître les immenses services rendus par cet ordre à la cause du christianisme et à celle de la civilisation, surtout dans le Nouveau-Monde ; mais, en même temps, il condamnait avec sévérité l’esprit dominateur et envahissant de la Compagnie; il pensait que les divers États de l’Europe avaient eu raison de considérer comme inadmissible le maintien d’une association religieuse placée en dehors de la hiérarchie épiscopale, sans liens avec les Églises nationales, relevant du Pape seul, mêlée à toutes les négociations politiques et pro-

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4. Portalis, loco citato, pages 339 et 533.