Portalis : sa vie, et ses oeuvres
SES DERNIÉRESZANNÉES 333
« L'éducation, disait-il, est, pour la jeunesse, dans » les écoles, ce que la discipline est pour le militaire » dans les armées. Cet objet est plus important que » l’on ne pense, il influe fortement sur la tranquillité » des Empires, en préparant le cœur et l'esprit à porter » docilement le joug de la félicité publiquet. »
Aux yeux de Portalis, le principal objet de l’enseignement était donc moins l’instruction que l’éducation, moins l'esprit, si voisin de âme cependant, que l’âme elle-même. C'était sur elle, sur les sentiments qui la dirigent, sur les passions qui l’agitent, que, sans cesse, il appelait les soins des maîtres et l'attention de l’État. Ainsi, la même année (27 germinal an XII, 19avril 1804), il avait réclamé l'intervention des évêques dans le choix des maîtres d'école, pour les examiner au point de vue des mœurs; en 1806, en 1807, il obligeait le préfet du Nord à laisser enseigner le catéchisme dans les écoles secondaires de son département; il maintenait aux évêques le droit de visiter les établissements d'instruction publique ; il obtenait la réouverture des écoles paroiïssiales supprimées par Jean-Bon-SaintAndré, préfet de Mayence.
Dans une autre occasion et sur un terrain plus difficile, il défendit avec fermeté l'indépendance de la chaire chrétienne et les droits du clergé. Au mois de mars 1807, peu de jours après l'ouverture des conférences de l'abbé Frayssinous à Saint-Sulpice, le Préfet de Police avait cru devoir mander cet ecclésiastique,
4. Portalis, loco citato, page 635.