Portalis : sa vie, et ses oeuvres
312 PORTALIS la politique; il s'applique au pouvoir temporel, à l’État, à la succession des souverains, mais il n’a pas en vue tel prince déterminé. Il en doit être ainsi : l’Église perdrait toute autorité, le jour où elle prétendrait intervenir dans le règlement des questions politiques et des querelles de parti, elle s’abaisserait si elle mettait sa parole au service d’une dynastie ou d’an souverain. Les rédacteurs du catéchisme impérial eurent le tort grave d'oublier cette vérité. Portalis cherchait, il est vrai, à justifier leur décision, en alléguant les circonstances exceptionnelles dans lesquelles se trouvait alors la France. Il annonçait à Napoléon [°r, le 13 février 1806, l'achèvement du catéchisme, et il disait : « J’ai pensé que le temps était venu de remettre sous les yeux de Votre Majesté la partie du caté» chisme relative aux devoirs de tout sujet envers son » prince. Déjà on avait présenté, avant le nouvel ordre » de choses, divers articles sur cet objet. Ces articles » parlaient vaguement de la soumission que Pon doit » aux puissances et aux chefs des États d’après la doc» trine évangélique ; mais il me semble que ces géné» ralités ne suffisent plus. Il s’agit d’attacher la con» science des peuples à lPauguste personne de Votre » Majesté, dont le gouvernement et les victoires garan» tissent la sûreté et le bonheur de la France. Recom» mander en général la soumission des sujets à leur » Souverain, ce ne serait pas, dans l’hypothèse présente, » diriger cette soumission vers son véritable but. Le » précepte général peut suffire dans les temps ordi» naires et quand on vit sous un ordre de choses qui
»
x