Portalis : sa vie, et ses oeuvres
SES DERNIÈRES ANNÉES 313 » existe depuis longtemps ; mais, aujourd’hui, le mot , souverain n’est qu’une expression vague dont chacun » pourrait arbitrairement faire l'application, selon ses , intentions etses préjugés. J'ai donc cru qu’il était né» cessaire de s’expliquer franchement et de rapporter » le précepte d’une façon précise à Votre Majesté. Cela » ôte toute équivoque, en fixant les cœurs et les esprits » sur celui qui peut seul et doit réellement fixer les » esprits et les cœurs. »
Il ya, dans ces explications, une part incontestable de vérité; mais, si elles atténuent la faute, elles ne l'effacent pas. Il eût certainement mieux valu laisser, dans un hameau écarté de la Vendée, quelque curé royaliste désigner Louis XVIII comme le souverain véritable auquel le catéchisme ordonnaït de prêter obéissance, que de faire officiellement intervenir le pouvoir civil dans l’enseignement religieux et d’employer comme moyen de domination politique un sentiment qui tire sa principale force de son indépendance. Portalis eût été plus apte que personne à signaler ce danger, et il est d’autant plus regrettable qu’il ne lait pas fait. Il céda, entraîné par l'exemple. Il libella ce qui était déjà concerté entre l'Empereur et le cardinal Caprara?, et il est presque excusable d’avoir accepté une
1. M. d'Haussonville, loco citato.
9. Voici ce que dit, à ce sujet, l’ancien grand-vicaire du cardinal d’Asires, qui fut l’un des principaux rédacteurs du catéchisme impérial : « .. L'auteur de ce catéchisme ordonné par Napoléon, » approuvé par le cardinal Caprara, dont le fond était de Bossuet, » mais dont les remaniements furent considérables, que tous nos » pères ont récité et qu'un grand nombre regrettent encore, est