Portalis : sa vie, et ses oeuvres

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quittant précipitamment sa place et écartant doucement ceux qui étaient devant lui, il dit à l’un d’eux avec une paternelle bienveillance : Jeune homme, il ne vous arrive donc jamais de regarder derrière vous? Et prenant M. Portalis par la main, il l’attira à lui... Napoléon lui parla tout d’abord du discours préliminaire du Code, qu’il était chargé de rédiger. » — Vous êtes un peu paresseux, citoyen Portalis, lui dit-il en souriant ; cependant il faut vous hâter. Tout le monde crie après nous : on nous accuse de ne pas aller vite en besogne.

» — (Général, laissez dire, répondit celui-ci à son tour; ceux qui se plaignent s’imaginent apparemment qu’on formule les articles de loi comme on coule des cuillers dans un moule. Ils ne savent pas qu’un code de lois est le plus grand monument qui se puisse élever à une nation, Vous y avez travaillé comme nous et plus que nous, peut-être; vous devez en savoir quelque chose, général !

» — Je conviens que c’est un terrible écheveau à démêler ; mais il faut marcher, il faut marcher, répéta plusieurs fois Napoléon. Votre discours préliminaire est-il achevé ? Est-il an moins préparé?

» — Le Premier Consul doit être persuadé que je ferai toujours mon devoir pour seconder autant que possible ses nobles et grands projets, parce qu’ils ont pour but le bonheur et la gloire de la France. » — Avec vous, citoyen Portalis, je me persuaderai facilement tout ce que vous voudrez; mais vous ne répondez pas à ma question : le discours, le dis-