Portalis : sa vie, et ses oeuvres
34à PORTALIS doctrine que le légat approuvait sans réserve et que ratifiaient, par leur silence, une commission spéciale de théologiens et le haut clergé français. Ce fut, du reste, la seule faute de Portalis, pendant sa laborieuse administration; elle n’en saurait faire méconnaître, dans l’ensemble, l’habileté, la sagesse et l'intégrité.
Les honneurs les plus insignes et les mieux mérités furent sa récompense. Dès 1803, la reconnaissante admiration de ses compatriotes le désigna comme candidat du département des Bouches-du-Rhône au Sénat; en août 1804, Napoléon lui confia, par intérim, le portefeuille de l'Intérieur; le 1°r février 1805, il lui conféra le grand-cordon de la Légion d'Honneur. L'Empereur avait, en effet, pleine confiance dans le caractère et les lumières de son Ministre des Cultes. S'il lui reprochaït parfois une circonspection qu’il qualifiait de lenteur et des ménagements, excessifs à son gré, pour les opinions du clergé!, il ne lui en conservait pas
» demeuré un mystère. Nous sommes heureux d’en lever aujour» d’hui les voiles : cet auteur était principalement l’abbé d’Astros.
» L'Empereur avait prié le Ministre des Cultes de faire rédiger » ce livre; M. Portalis demanda l’aide de son neveu, qui s’en » chargea. Aïnsi, à trente-trois ans, il était le docteur officiel de » l'Église de France, et le mérite d’une œuvre aussi difficile lui » doit être attribué presque en entier. Je dis presque en entier, » Car, s’ü y avait du mérite dans cette leçon du quatrième commande» ment, Où étaient exposés les devoirs envers les souverains temporels » avec de si insolites développements, il doit revenir au cardinal Ca» prara, qui en fut le vrai rédacteur. » (P.Caussette, Vie du cardinal d’Astros, pages 109 à 411.)
1. Voir, notamment, dans la Correspondance de Napoléon Ier, les lettres à Cambacérès des 3 et 13 mai 4805, tome X, pages 457 et 499.