Portalis : sa vie, et ses oeuvres
SES DERNIÈRES ANNÉES 365 chacun fléchissait, mais toujours fidèle et désintéressé: Tel fut Portalis. D’autres noms ont été plus illustres, d’autres vies ont pu laisser une plus éclatante renommée : ilen est peu de plus pures, de plus dignes d’être offertes en exemple. La noblesse de son caractère lui donne une physionomie particulière à côté des grandes, mais redoutables figures de la Révolution et de l'Empire. IL est resté étranger aux luttes violentes des assemblées révolutionnaires, où sa parole eût été trop juste pour ne pas le compromettre, trop modérée pour exercer une salutaire influence; il n'a pas dû choisir entre une cour réactionnaire et une assemblée de terroristes ; Conseiller d’État, il est mort assez tôt pour n’être pas témoin des actes arbitraires par lesquels Napoléon chercha plus tard à relever sa fortune chancelante; défenseur du Concordat et Ministre des Cultes, il n’eut pas la douleur de voir Pie VII prisonnier à Fontainebleau. Dans un temps de violence, de gloire militaire et de triomphes sanglants, il est resté l’homme de la paix et de la concorde, le représentant des calmes études, le défenseur des idées morales; son souvenir est associé aux bienfaits les plus durables d’une grande époque, et son nom ne rappelle que des vertus.
Quand nous embrassons d’un coup d’œil la carrière de Portalis, ce qui nous frappe en lui, c’est l'amour de l'étude et des lettres, son constant attachement aux principes de justice et de morale, enfin et surtout,
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