Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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et lui dicta les pages exquises en lesquelles, tout en nous faisant connaître cet Oudinot si grand, si noble et si pur, elle se révèle elle-même et nous prouve combien elle était digne de lui. M. Costa de Beauregard a dit avec raison : « Je ne sais qui, dans l’épreuve, fut le plus grand, du maréchal ou de sa femme. Je ne sais qui, d’elle ou de lui, montra le plus de dignité aux heures troublées qui suivirent le retour de lile d’Elbe. Mais je sais qu’on vit le vieux soldat, appuyé sur sa noble compagne, se montrer supérieur à son propre cœur et à ce que Taine appelle « les grandes pressions environnantes ».

J'en ai assez dit pour marquer combien est attrayant lelivre qu'avec un soin pieux M. Georges Stiegler a tiré des papiers de la maréchale. Sur ces années agitées et si troublantes du premier Empire, sur la crise des Cent Jours, sur cette féconde et réparatrice période du gouvernement des Bourbons, assombrie par l’assassinat du duc de Berry, sur la monarchie de Juillet, en un mot sur l’histoire de la première moitié de ce siècle, la duchesse de Reggio a écrit des pages maîtresses, colorées, lumineuses, où revit

à chaque ligne la belle figure de celui dont la