Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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de volumineux cahiers, dix ou douze, je crois, reliés comme des registres de commerce et couverts d’une écriture très lisible, quoique menue et serrée. Était-ce le manuscrit original ou seulement une copie? Je ne saurais le dire. Ce que je sais, c’est que, dès les premières pages des parties qui me furent communiquées, je subis le charme d’une narration claire, élégante en sa forme solide, et où se révélait à chaque ligne, en même temps qu'un long commerce avec les écrivains du dix-huitième siècle, auxquels elle semblait avoir emprunté un peu de leur éclat et beaucoup deleur précision, des facultés de vision et d'observation qui imprimaient au récit je ne sais quoi de vivant et de vibrantet permettaient d'affirmer que tout ce qui s’y trouvait raconté avaitété vu parce lui qui le racontait. À chaque page, de fines silhouettes de personnages, avec un mot bien venu; une expression heureuse, marquant leur physionomie d’un de ces traits qui ne s’effacent pas; des anecdotes à foison; les événements les plus connus relevés par la révélation de circonstances ignorées ou, enfin, d’autres événements de moindre importance égalant

les plus considérables par l'intérêt qu’ils tiraient