Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)

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les raconte d’une plume magistrale, du ton qui convient au récit des grandes choses, ne dédaignant pas les anecdotes qui éclairent et expliquent les situations, et dressant çà et là, à travers son récit, les silhouettes des acteurs. Rien de plus saisissant que cette manière deressusciter l’histoire, rien de plus lumineux que les tableaux peints ainsi d’un pinceau qui ne recule jamais devant la nécessité de tout décrire. Ce passé déjà nous était connu. Mais le narrateur, c’est là son mérite, lui imprime tout l'intérêt de l’inédit. L'œuvre, qui, dans sa pensée, ne devait être qu'un document pour l’histoire, devient ellemême de l’histoire et égale, à ce titre, les récits les plus illustres et les plus autorisés.

Entre les événements qui s’y trouvent retracés, le plus important, le plus grave en ses conséquences, est, sans contredit, la chute du second ministère Richelieu. L’homme qui dirigeait ce ministère, ceux qui, sous sa direction, en faisaient partie, MM. de Serre, Pasquier, Roy, Portal, pour ne citer que les principaux, étaient les parüsans et les représentants les plus autorisés des idées libérales, telles qu’on les comprenait alors,

ce quiest resté la bonne manière de les compren-