Poussière du passé : (notes et tableaux d'histoire)
966 POUSSIÈRE DU PASSÉ
cédera rien, ni en rien ni sur rien, que les expédients diplomatiques auxquelsils ont recours n’aboutiront qu’à d’irritantes déceptions et qu'avant peu, ils se porteront des coups mortels. Tous deux s’agitent ets’évertuent à se tromper, cachant encore à leurs ambassadeurs respectifs le fond de leur cœur où tout est ressentiment, colère, désir ardent de prendre loffensive à l’heure opportune, tout en s’arrangeant de manière à n'avoir pas la responsabilité des premières attaques. Tandis qu'Alexandre s’ingénie à intéresser la Suède à sa cause, à détacher l'Autriche de lalliance française, à ramener à lui l'Angleterre qu’il s’est aliénée depuis Tilsitt et enfin à convaincre leduché varsovien des avantages que contiennent les propositions qu’il multiplie pour le séduire, Napoléon, par d’autres procédés, poursuit le même but, poussant l'effort jusqu'à plaider auprès des Turcs le profit qu’ils trouveront à ne pas désarmer devant la Russie, alors qu’antérieurement il avait paru les sacrifier à elle. Ce prologue de la guerre, dans les récits de M. Albert Vandal, égale en intérêt dramatique la guerre
elle-même, cette guerre qui va bientôt s'ouvrir et