Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

EXECUTIF. 187

core à l'accuser. Pas un homme ne fut arrêté ni puni, et les Autrichiens étaient maitres de tout ce territoire. Mais, dans la supposition même qu'il fût coupable, il ne pourrait encore être considéré que comme l'instrument d’une main plus puissante. Où la trouver ? Un des plus éclatans témoignages qui aient été rendus à l’ame, noble et pure de V'archidue Charles , c’est que pas une voix, même en France, ne s’éleva pour le soupçonner. Les haînes qu’enfante l'esprit de parti donnèrent naissance à une supposition calomnieuse que je frémis de rapporter , et que l'évidence réfute. Les directeurs , oui, les directeurs de France eux-mêmes furent accusés d’avoir commandé ét fait exécuter le meurtre de leurs mandataires , de leurs amis. Ils voulaient, a-t-on dit, par l’indignation qu’exciterait un tel attentat, rendre mationale une guerre que leur ambition avait allumée. Quel motif éloigné, froid , incertain, pour un crime d’une telle atrocité ! Où était la possibilité de l’exécuter? Il fallait done que le directoire eùt pour complices des officiers autrichiens; qu'il dictât l’ordre du colonel Barbatzi, et le refus de donner une escorte aux ministres français? Comment eût-1il pu faire passer le Rhin à des brigands qui étaient sûrs de trouver la route de Rastadt occupée par les forces autrichiennes ? Le procès-verbal des ministres de l'Empire ne dit-il pas que les hussards Szecklers s'étaient portés sur cette route? Tout aurait décelé les auteurs du crime après son exécution. Les Autrichiens, maîtres du pays, auraient trouvé partout des indices, des témoins du passage , de la marche et du retour de ces assassins envoyés par le gouvernement français pour massacrer Ses ministres. Sur les deux rives du fleuve, une même indignation les eût poursuivis , les eût atteints.

Le directoire et les deux conseils employèrent , pour perpétuer l'horreur de cet abominable attentat, des formules d'imprécations qui, trop fréquemment répétées , et affichées BREL

Les soussignés attestent sur leur konneur et sur leur devoir que tous les faits énoncés ci-dessus sont de la plus exacte vérité ; nous avons été témoins oculaires de la majeure partie de ces événemens, et nous AVO2S vérifié les autres avée l'attention la plus scrupuleuse, d’après exposé des personnes qui étaient présentes , et qui y ont joué un rôle. Nous n'avons eu en vue que de constater les faits dans toute leur pureté, et de les mettre de bonne heure à labri de toute altération, autant qu'ilest possible. Nous avons supprimé tout jugement , toute observation, tout accés de sénsibilité, Carlsruhe , le 1° mai 1799Signé le comte ne Gorntz, le baron ne Jacosr, ne Daom, pe RoSENRRANTZ , DE RECHBERG , DE REHDEN , baron pe Garzer , le comte ve Socus-Lausacs, Orro De GRMMIXGEN , DE Kaux, comte DE Tavsé-