Précis de l'histoire de la révolution française. T. 1-3

EXECUTIF. DS

tres , qu’ils sont au nombre de dix-huit mille hommes commandés par Mustapha-Pacha. Ainsi la fortune lui ouvre une voie pour un retour glorieux dans cette France où on l’appelle. Le salut de l'Egypte , et peut-être celui de la France, vont se décider dans un même lieu, et la destinée veut que ce grand événement s’accomplisse dans ce même Aboukir dont le nom était devenu si fameux par le désastre des Francais. Les Turcs s'étaient retranchés autour de ce fort, et y occupaient une position redoutable. Leur commandant n'avait eu confiance que dans l’opiniâtreté avec laquelle ils se défendent dans leslieux fortifiés. Bonaparte marche sur eux. Il est à une demi-lieue du fort, et se dispose à emporter les redoutes qui couvrent l’armée ennemie. Le général Lannes attaque avec toute l’impétuosité de son courage deux mille hommes qui formaient la première ligne de l'ennemi , et qui s'étaient postés avec de l'artillerie sur des montagnes de sable. Pendant que sa division les enfonce , deux escadrons de cavalerie leur coupent la retraite sur la mer. Aucun d’eux n’évite la mort. La seconde ligne de l’armée turque occupait une position beaucoup plus forte. Une partie s'était ébranlée pour venir au secours de la première , et avait éprouvé le même sort. Les Turcs se tiennent immobiles sous les redoutes qui les couvrent. Leur artillerie est bien servie. Un village qui servait à leur défense est tourné , et bientôt emporté par le géné« ral Destaing , sous les ordres du général Lannes. On est au pied des retranchemens. Tout ce que les Français déployèrent de valeur dans les journée d’Arcole et de Lodi est égalé dans cette journée. La cavalerie charge jusque sur les fossés de la redoute. La trente-deüxième et la dix-huitième demi-brigade s’élancent et vont combattre les Turcs corps à corps. Le chef de brigade des guides à cheval Bessières, trois autres ofhiciers supérieurs, Duvivier, Rose et Leturc , soutiennent d’excellentes dispositions par l'intrépidité la plus héroïque. Les Turcs cherchent à arracher les baïonnettes qui leur donnent la mort. Ils s’'avancent le sabre et le pistolet à la main. Les braves meurent, les braves sont remplacés. Duvivier et Leturc expirent sur les retranchemens. Les Tures se croient vainqueurs. Ils s’élancent hors de la redoute , pour couper la tête des moris et des blessés, etobtenir l’aigrette d'argent que leur gouvernement a promise à tout militaire qui apporterait la tête d’un ennemi. Bonaparte observe cemouvement irrégulier , qui décide pour lui la victoire. Lannes entre au pas de charge dans la redoute qui a été si long-temps disputée. Le général Murat, qui commande lavant:garde , fait traverser toutes les positions de l'ennemi , qui chancelle, par un escadron dont les manœuvres habiles et promptes coupent la re-