Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

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les esprits à une grande hauteur, elle les avoit réglés par un code de sages disciplines. Étroitement unie à l’histoire, à [a jurisprudence, à l'étude des langues, à la géométrie, à toutes les sciences, aux beaux-arts eux-mêmes, elle lesavoit éclairés d’un jour nouveau. Elle avoit prêté aux idées religieuses tous les appuis de la raïson : elle se présentoit avec un caractère grave, moral, utile; et toute sa doctrine formoit un ensemble parfaitement lié. Ayant triomphé de toutes les contradictions, elle voyoit ses disciples, excités par une noble émulation, s’efforcer à l’'envi d’étendre cette influence bienfaisante, lorsque le scepticisme, ouvertement professé par quelques écrivains de la France et de l'Angleterre, commença à pénétrer en Allemagne, accompagné de toutes les séductions que peut employer le talent d'écrire ; lorsque les systèmes glaçans du matérialisme et les rêveries de Fidéalisme commencèrent aussi à y trouver des partisans; lorsque les subtiles analyses de Hume parurent avoir rompu la grande chaïne qui unit les effets aux causes , cette chaïne éternelle et universelle qui, seule , tient unis tous les élémens de la science humaine, comme elle seule tient unis entre eux tous les phénomènes de a nature. Les premiers principes de nos connoïssances, leur certitude, leur réalité,