Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

286 HISTOIRE ET LITTÉRATURE ANCIENNE. comme s'il pouvoit y avoir quelque lumière pour . expliquer cet acte qui lui seul explique et illumine tout le reste. Il avoit posé un problème insoluble et contradictoire: et quoiqu'il ait aceumulé d’incroyables efforts, les eflorts les plus hardis peut-être que la métaphysique ait jamais tentés depuis Aristote, il n'a pu que déguiser un paralogisme continuel sous fimmense appareil de sa doctrine. S'il paroît échapper, à force de subtilités, au système qu'il veut combattre, c'est pour se précipiter dans le système contraire; et il se dérobe ensuite à celui-ci par un artifice semblable. Nouveau Protée, il prend successivement toutes les formes, et se dépouille à l'instant de celle sous laquelle on veut le saisir.

Kant a été également frappé de 1a contradiction qu'ont fait naître, dans les systèmes de philosophie morale, l'opposition établie entre Îes principes de Futile et ceux de Fhonnète, et les vains efforts faits pour les concilier; ici encore, il a voulu s'ouvrir une route nouvelle. Le libre arbitre, que le plus grand nombre des philosophes avoit considéré seulement comme une condition nécessaire à la moralité, lui a paru en devoir être le fondement. « Libre de toute coac» tion extérieure, l’homme ne peut recevoir dans » ses déterminations d'autre loi que de sa raison