Rapport historique sur les progrès de l'histoire et de la littérature ancienne, depuis 1789 et sur leur état actuel, présenté à Sa Majesté l'Empereur et Roi, en son Conseil d'État, le 20 février 1808, par la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut

PHILOSOPHIE. 285.

et qui se sont renouvelées chaque fois que l'analyse a fait un pas de plus. Kant a vu la lutte du dogmatisme, qui affirme aveuglément, et du scepticisme, qui détruit sans réserve; du matérialisme, qui n'admet que des corps, et de l'idéa: lisme, qui n’admet que des apparences. Il a dit, Remontons plus haut encore, avant de permettre à la raison de prononcer de tels arrêts du haut de son tribunal; soumettons à une critique sévère les prérogatives et les droits de » cette raison elle-même ; fixons l'étendue et les » limites de sa juridiction ; » et il a osé tenter cette grande entreprise. Le courage, la patience, l'étude, le génie même, ne lui ont pas manqué; mais il a pris malheureusement une route dans laquelle il ne Pouvoit que s'évarer. Après avoir reconnu ce qui manquoit à [a doctrine de Leibnitz pour en former un système complet, non-seulement il n’a pas aperçu l'imperfection de sa mé: thode, mais il a voulu combler ce vide à laide de la méthode elle-même : if a voulu, etici nous employons ses propres expressions, il a voulu reconstituer la science à priori. Ainsi renfermé dans la région des spéculations abstraites, il acru pouvoirexpliquer, démontrer la possibilité de cet acte mystérieux que nous appelons connoître, et en déduire la nature même de Ja connoissance,

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