Rapport sur les Dommages de Guerre causés à la Serbie et au Monténégro présenté à la Commission des Réparations des Dommages

III. INTÉRÉIS DIVERS.

À. = Dommages CAUSES par les réquisitions.

1) BATIMENTS.

La plus grande partie des bâtiments a été utilisée par l'ennemi, d'abord pour l'installation de ses bureaux, tant militaires que civils, puis pour le logement des troupes et des petits détachements de soldats (comme pour le cantonnement des troupes de passage dirigées sur le front ou en revenant), et enfin pour le logement des fonctionnaires et des officiers.

Le nombre des bâtiments publics en Serbie est insuffisant même pour l'installation des services publics de l'Etat Serbe; par exemple à Belgrade, la Direction des chemins de fer, le Ministère de l'Industrie et de l’Agriculture, le Ministère des Affaires Etrangères, le Service de la Statistique de l'Etat, la Poste centrale, etc, sont installés dans des bâtiments privés, pour lesquels l'Etat payait un loyer. De même dans l’intérieur du pays, les fonctionnaires et leurs bureaux sont installés fréquemment dans des bâtiments privés, ou dans les logements de certains habitants. Ces bâtiments et logements qui, par leur destination, revêtaient un caractère quasi-officiel, n’en étaient pas moins des propriétés privées. Or, conformément aux engagements qu'il a pris vis-à-vis de ces propriétaires, l'Etat doit payer les loyers échus, car l'ennemi n'a rien payé pendant son occupation.

Si l’on considère que dans la Serbie occupée, il y avait 10.000 fonctionnaires et employés des deux sexes, plus les officiers des armées des trois Etats ennemis et que chacun occupait une chambre dont la location est de 30 francs par mois, on arrive à fixer comme suit le montant de ce genre de réquisition.