Rapport sur les Dommages de Guerre causés à la Serbie et au Monténégro présenté à la Commission des Réparations des Dommages

INTRODUCTION.

Le calvaire du peuple serbe qui a commencé au mois de juillet 1914 et qui n’est pas encore terminé, vu les irréparables suites de la guerre, a trouvé près de nos alliés un écho suffisant pour que nous leur en soyons éternellement reconnaissants. Les nombreuses manifestations de sympathie qui sont venues nous témoigner leur compassion, nous dispensent de parler nous-mêmes de nos souffrances. Tous les alliés, et surtout ceux dont les territoires ont été envahis en partie ou en totalité, ont tellement eu à souffrir, que chacun est convaincu que c’est lui qui a le plus souffert de cette occupation. Nous croyons toutefois pouvoir dire, sans risque d’exagérer, ni de diminuer ce que les autres ont eu à endurer, que la Serbie est le plus grand blessé, un invalide au dernier degré. En prétendant que la Serbie a le triste record des pertes de toutes espèces, nous sommes loin de sous-estimer celles de nos alliés ; les énormes préjudices causés à notre pays sont une conséquence naturelle et inévitable de circonstances spéciales et d'ordre international au milieu desquelles la Serbie a fait si devoir envers elle-même comme pour le but commun de tous les alliés.

Qu'il nous soit permis de présenter quelques-unes de ces circonstances. I. L’épuisement de la Serbie par suite des guerres dans les Balkans.

Au mois de décembre 1913, la démobilisation de l’armée serbe était terminée après la cessation des guerres balkaniques. Au mois de juillet 1914, six mois plus tard donc, la nouvelle mobilisation fut ordonnée. Le pays commençait à peine à se remettre des suites de la guerre, les conditions économiques commençaient à