Rapport sur les Dommages de Guerre causés à la Serbie et au Monténégro présenté à la Commission des Réparations des Dommages

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Le produit agricole des trois années d'occupation a été de 30 à 40 % moindre quant à sa quantité que celui d'avant la guerre. De même la quantité nécessaire pour l'alimentation de la population a été réduite de 50 % par l'ennemi, en comparaison de la quantité habituelle. En déduisant du produit agricole total la quantité nécessaire pour l'alimentation de la population et du bétail, on obtient le produit perdu par an, en tenant compte des considérations qui précèdent. La Délégation a prévu qu'en grande partie cette quantité fut payée au peuple serbe, au cours de ces trois ans, en couronnes, à des prix beaucoup moins élevés que ceux qu’il payait à ses propres nationaux.

Par conséquent, et ainsi que l’on demande d’autre part l'échange des couronnes trouvées dans le pays contre leur pleine valeur ancienne, la Délégation considère que le dommage causé à la population est égal à la différence entre la valeur réelle des vivres et fourrage réquisitionnés et le prix payé par l'ennemi.

d) Commerce.

Il est très difficile de déterminer les dommages de cette catégorie, vu que nous ne possédons pas de données exactes. En conséquence; la Délégation a procédé de la façon suivante:

Après avoir examiné et pris en considération la manière dont nos négociants font le commerce, la Délégation est arrivée à la conclusion que la quantité des marchandises importées se trouvant en magasin était une fois et demie plus grande que l'importation d’une année. La Délégation a ajouté à cette quantité le produit des entreprises, des métiers et des industries du pays et a ainsi déterminé la totalité des marchandises dont la population disposait à l’époque de l'invasion.

C'est conformément aux catégories des marchandises et aux besoins que l'ennemi en avait que la Délégation a estimé par catégories les quantités que l'ennemi a détruites, enlevées ou réquisitionnées, etc.., et, d’après les rapports reçus depuis la libération de la Serbie, il a été constaté que, sauf quelques rares exceptions, toutes les marchandises réquisitionnées ont été détruites et enlevées. Par conséquent, la Délégation a calculé comme dommage la valeur totale des susdites marchandises telle qu’elle existait avant la guerre, et elle considère qu'à titre d’indemnité aux particuliers il faudra leur payer un prix au moins trois fois plus élevé.