Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. 97

étonnant que M. de Coigny m'a tout avoué. Dites au Premier Consul que j'en sais assez, que je n’espère rien de celui-ci, mais que je suis d'avis qu'il faut en faire un exemple sans délai. » Revenant alors vers Dupérou, comme ne supposant pas que celui-ci l’avait écouté :

« Vous persistez donc dans votre dénégation? lui dit-il. Eh bien! préparez-vous à être fusillé demain. »

Dupérou, effrayé, commença à parler. Il avoua avoir vu une fois seulement M. de Coigny pour le prévenir que la police le surveillait. A cette première déclaration, Dupérou en ajouta d’autres au cours des interrogatoires suivants, que lui fit subir Desmarets. Il résulte des notes conservées dans son dossier que Desmarets, « par ses bontés, l’encouragea à la délation » et reçut de lui des confidences compromettantes pour ses complices et notamment pour Hyde de Neuville. Il reconstitua pour la police la liste des envois de fonds, faits par l'Angleterre à celui-ci. Il poussa si loin la malveillance à son égard, qu'à propos de l’attentat de nivôse, il l’accusa calomnieusement d'y avoir participé. Il dut à ses dénonciations d'être mis en liberté au commencement de 1801, et

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