Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

96 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

Paris et Londres. Plus tard, en 1826, on la voit se faire de son rôle dans la conspiration anglaise un titre à la bienveillance royale. Elle écrit un récit fantaisiste de sa conduite passée, où elle se pose en héroïne d’abnégation et de dévouement. Hâtons-nous d'ajouter que ses dires ne furent pas pris au sérieux, et que la pétition dont elle les avait accompagnés à l'effet d'obtenir une pension fut dédaigneusement et justement écartée.

Dupérou arrêté, la police essaya d’obtenir de

lui des aveux propres à établir la culpabilité du chevalier de Coigny. Fouché voulut lui-même l'interroger, et, ne pouvant en rien tirer, il lui joua, de concert avec Le général Berthier et pour l'épouvanter, une véritable comédie. Dupérou étant dans son cabinet et continuant à répondre négativement à toutes ses questions, on annonça le général. Fouché le reçut aussitôt sans faire sortir Dupérou. :

« Je devine pourquoi vous venez, dit-il; le Premier Consul vous envoie savoir où j'en suis avec ce gueux. » Baissant alors la voix, non assez cependant pour que l’inculpé ne püt l'entendre, il continua, s'adressant à Berthier : « Je ne peux

rien tirer de ce coquin-là. C’est d'autant plus