Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

140 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.

connus que trop tardivement pour pouvoir les empêcher. Il déplore la formation du triumvirat formé par Coigny, Hyde de Neuville et Crénolles, qu'il désigne sous le nom de Comité anglais. Il reproche à ce Comité, et par conséquent à son frère qui s’en est fait le protecteur, de s'être dressé, sans son autorisation, en face de celui qu’il avait formé lui-même, composé d'hommes sages et prudents tels que l’abbé de Montesquiou, le comte de Clermont-Gallerande, Royer-Collard et l'abbé De La Marre, d’avoir tout fait pour le discréditer et d’avoir privé ces agents investis de son autorité des subsides qu'il avait sollicités pour eux des ministres anglais; il s'étonne amèrement que ceux-ci aient cédé à la prière du comte d'Artois et versé ces subsides au Comité anglais qui les a littéralement dilapidés. Il accuse enfin le triumvirat Coigny d’avoir provoqué la démission de serviteurs dévoués et fidèles, coupables, aux yeux de son frère, de n’avoir voulu obéir qu'aux ordres du roi. Il ne se console pas d'être privé de leur concours.

Le 6 juin 1800, il écrit de Mittau au comte d'Artois : « Cette agence anglaise à Paris vient de me faire bien du mal. On ne manquera pas de