Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. 411

m'attribuer toutes ses fautes. La confiance se perd, et, en suivant une telle marche, on nous privera bientôt des efforts, peut-être même de la bonne volonté du dernier royaliste. » Et, comme s’il craignait d’avoir, par ce langage, froissé son frère, il ajoute : « Pardon, mon ami, tout cela n’est nullement un reproche; mais ce Comité a été plus loin que vous ne vouliez et que vous ne me l'aviez annoncé. » |

On cherche vainement dans les réponses du comte d'Artois une explication qui le justifie. C’est en vain qu'il affirme avoir recommandé à Coigny la modération et la prudence, que celui-ci n’a rien fait dont les agents du roi dussent s’offenser, et que, pour lui, il est sans reproches; les faits protestent contre ces allégations. La responsabilité du piteux dénouement des folles entreprises du Comité anglais pèse entièrement sur lui.

Ce n’était pas seulement l'opinion du roi, c'était celle aussi de la plupart des royalistes qui avaient connu les pénibles incidents survenus par la faute du Comité anglais. Le 24 mai, à la suite de la saisie des papiers, Mme d'Anjou, correspondante de Louis XVIIT à Paris, qui s'était donné la mis-