Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. 497

énergiquement qu'il fût l’auteur de la lettre à Georges trouvée sur Mercier.

Sur ce point, l'instruction refusait d'ajouter foi à ses dires, et quoique, en dehors de cette lettre, elle ne püt lui imputer aucun fait précis, elle le tenait pour coupable, ainsi que le prouvent son transfert à Brest, ordonné le 7 vendémiaire de l’an X, et la dépêche du même jour adressée au préfet maritime Caffarelli par le ministre de la marine disant « que Rivoire, ayant trahi ses devoirs en devenant l'agent direct d’un complot formé pour ramener la guerre civile dans l'Ouest et livrer Brest et la flotte aux Anglais, sera traduit devant une cour martiale maritime à Brest ». À la suite de cette dépêche, le préfet en recevait une seconde, signée, celle-là, du ministre de la police, lui recommandant, si l'accusé était acquitté, de ne pas le remettre en liberté et de prendre des mesures pour l'empêcher de s'évader, recommandation singulière, dont s’étonnait l’honnête préfet, et à laquelle il répondait en rappelant les termes de la loi qui serait violée, s’il retenait en prison un accusé acquitté. « N'importe, lui répondait-on. Les ordres que je vous ai adressés doivent être exécutés. »