Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. 429

lation de Brest se déclarait en leur faveur. Le préfet maritime affirmait qu'ils avaient « écouté le cri de leur conscience » et il était établi qu'antérieurement au procès, ils ne connaissaient pas l'accusé. Ils ne tardèrent pas à être remis en liberté. Mais l’arrêté de destitution fut maintenu, sauf pour l'un d’entre eux.

Quant à Rivoire, il n'était pas au bout de ses peines. Le 19 prairial, le tribunal de cassation annulait la sentence de la cour martiale de Brest et renvoyait l’accusé devant celle de Rochefort. Là, il trouva des juges moins indulgents et fut condamné à la déportation. Quelques jours après, il était incarcéré au fort de Lourdes d’où, après plusieurs tentatives d'évasion, il parvenait enfin à s’enfuir, en 1806, grâce à la complicité d’une femme qui avait été sa maitresse et qui lui avait fait passer de l’opium avec lequel il endormit ses gardiens.

En 1808, il est à Londres où il se livre au commerce de la contrebande. Pendant un voyage en mer, les vents le jettent sur la plage de Boulogne. Il est arrêté, reconnu et va être fusillé, lorsqu'il a l’idée de demander à voir Fouché. Con-

duit à Paris, il se vend ou feint de se vendre à la 9