Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LA MORT DE PICHEGRU

Vers la fin de février 1804, un matin, les Parisiens, à leur réveil, eurent une singulière, et fâächeuse surprise. Des affiches, placardées dès l'aube, leur apprenaient qu’à dater de ce jour et pour un temps indéterminé, les barrières de Paris seraient fermées et que personne ne pourrait sortir de la capitale sans une autorisation de la police. Des factionnaires à toutes les portes, des cavaliers constamment en promenade le long du mur d'enceinte, avec ordre de tirer sur quiconque tenterait de le franchir, et enfin, sur la Seine, à l'effet d'en surveiller les rives, des matelots à bord de chaloupes armées, étaient chargés d'assurer l'exécution de cette consigne rigoureuse.