Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LA MORT DE PICHEGRU. 154

on à passé un bâton long de quarante-cinq centimètres et de cinq de pourtour et dont on s'est servi comme d'un tourniquet. La main qui s’en est servie a tourné as strangulation complète. Est-ce celle de Pichegru?

Cette question, les chirurgiens n ‘hésitent pas à la résoudre affirmativement, et bien qu’il semble extraordinaire que les bras-d’un homme, affaibli par l'effort même qu’il fait pour se détruire, aient pu imprimer et maintenir à un morceau de bois une impulsion assez prolongée pour donner la mort, ils déclarent que Charles Pichegru « s’est étranglé lui-même ». Il n’est pas fait mention de l'heure à laquelle on peut faire remonter le suicide. Il est dit seulement que les extrémités sont froides, les muscles des mains et les doigts fortement contractés. Le lendemain, le corps fut transporté au Palais de justice, à fin d’autopsie. L'opération, qui eut lieu dans la salle du tirage au sort des jurés, ne fit rien découvrir d’anormal et n’ébranla pas la conviction exprimée par les chirurgiens dans le procès verbal dont rien, du reste, n'autorise à suspecter la sincérité. L'autopsie terminée, on