Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LA CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ. 169

nications, de la lenteur que mettaient les nouvelles à franchir les distances. Dans les petites paroisses, éloignées des grands centres, et qui communiquaient difficilement avec l’évêque, on fut longtemps sans savoir si le pape autorisait ou non le serment. Souvent, il fut prêté par ignorance et celui qui le prêtait ne croyait pas mal faire. C’est si vrai que lorsque les ordres du pape furent enfin connus, les rétractations, bien qu’elles exposassent à plus de périls encore que le simple refus de serment, vinrent diminuer notablement le nombre des assermentés. Ceux-ci ne furent donc pas toujours de mauvais prêtres. On en vit, dans la”situation si difficile où ils s'étaient mis, persévérer dans la pratique des devoirs sacerdotaux. Quand on veut regarder à l’histoire du clergé de France pendant la Révolution, on est stupéfait des lacunes qu'on y rencontre. Dans les ouvrages d'ensemble, consacrés à tant d’événements mémorables et dont quelques-uns ont eu d'illustres auteurs, il n’est guère question que de ce que j’appellerai l'aristocratie du clergé. Ce que firent, en ces temps tragiques, les hauts dignitaires de l'Église, on nous l’a raconté. Grâce à