Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LA CONSTITUTION CIVILE DU CLERGE. AT

des épisodes et des personnages de second plan, ont bien voulu lui en dire; et ainsi s'expliquent les idées trop souvent erronées qu’on se fait du rôle du clergé inférieur pendant la Révolution.

Ce rôle a été cependant considérable. Les lois pénales, dont l’application rigoureuse suivit de si près la Constitution civile, sont là pour l’attester, non moins que la part prise par des prêtres réfractaires aux insurrections royalistes. Dans les contrées montagneuses de l’est et du midi, comme sur les grèves de la Bretagne et dans les landes de la Vendée, ils furent l’âme de la rébellion. A ces révoltés de la première heure, qui avaient refusé le serment constitutionnel, on vit même se joindre un certain nombre de ceux qui l’avaient prêté, et qui trouvaient inique que la Terreur les eût récompensés de leur soumission en ne les distinguant bientôt plus des insoumis, et en les proscrivant s’ils refusaient de renoncer, de parole et de fait, à leur engagements sacerdotaux.

Beaucoup cependant reculèrent devant le martyre; ils rentrèrent dans la vie civile. Il en est qui se marièrent, quelques-uns avec des religieuses dont le sort avait été pareil au leur. Mais, il convient de le dire, ces malheureux, pour la plupart,