Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LA CONSTITUTION EIVILE DU CLERGÉ. 185

Tel le cas de l’ex-abbé Claye, qui entend bel et bien rester marié et qui discute avec l'autorité diocésaine les conditions disciplinaires qu'elle veut lui imposer, parmi lesquelles figure « la cessation d'habitation pendant un mois » afin sans doute que, dans la retraite, il examine le pour et le contre de sa résolution. Au dire du rapporteur de cette affaire, dont nous n'avons pas la solution, le requérant n’est nullement poussé par des motifs religieux. « La conduite tenue depuis le mariage en est la preuve. D'abord, c’est à la veille de la fête de tous les saints en l’année 1794 que ce mariage a été contracté avec tout l’étalage que les plus mondains peuvent mettre en ces cérémonies; on a donné un bal le jour de la fête. » Depuis, nul

signe de religion; on n’a vu le pétitionnaire à :

l’église que lorsque, en raison de quelque événement public, on y chantait le Te Deum. Il va maintenant, il est vrai, à des messes basses. Mais il n'y fait même pas le signe de la croix.

Le cas n’est pas isolé. À Dreux notamment on signale plusieurs prêtres mariés « pas plus religieux les uns que les autres » et qui ne veulent la bénédiction nuptiale qu'afin de ne pas nuire à leur situation dans le monde.