Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LA CONSTITUTION CIVILE DU CLERGÉ. 185

Aussi; l'Eglise ouvrait-elle les bras à tous ceux qui, quel qu’eût été leur passé, revenaient à elle répentants et soumis.

Voilà, brièvement résumées, quelles furent les suites de la Constitution civile du clergé. Ses auteurs avaient prétendu libérer le bas clergé du joug de l’épiscopat et l’épiscopat du joug pontifical. Mais ils n'étaient parvenus qu'à cimenter l'union entre les prêtres, les évêques et Rome et qu’à rendre inévitable le jour des réparations solennelles. L’aube de ce jour commença à éclairer l'horizon dès le lendemain du 9 thermidor; elle devint plus lumineuse au lendemain du 18 brumaire, et c'est sous l'éclat éblouissant de ses rayons que les populations, redevenues maîtresses d’elles-mêmes, rouvrirent de force les portes des temples, montrant du même coup à Bonaparte tout ce qu'il ajouterait à sa gloire en rendant légal, par un Concordat, le relèvement des autels que réclamait impérieusement l’âme française outragée dans ses traditions et dans sa foi.