Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

188 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES,

mencée à la Cour de son frère, quand lui-même n’était encore que « Monsieur », et brisée par sa volonté, à Vérone, en 1795, au moment où il était appelé au trône comme successeur du petit roi Louis XVII, mort au Temple, le 8 juin de la même année. Sur cette épisode, les documents, jusqu'à ce jour, faisaient défaut. Il n'en est plus de même aujourd’hui; nous en possédons un qui l’éclaire de la plus vive lumière. Nous voulons dire le récit qu'y consacra le Comte d’Avaray, confident et favori du Comte de Provence, le courtisan de son exil, mort à Madère en 1812, des fatigues et des épreuves qu’il devait à son dévouement à la cause royale. C'est ce récit qui va nous servir

1. Ce document, comme la plupart des papiers du roi dont je me suis servi pour mon histoire de l’Émigration, appartient à M. le duc de Blacas qui, en m'ouvrant ses Archives si précieuses, a bien voulu m'en assurer la communication exclusive jusqu'à l'achèvement de mes travaux. Le comte d’Avaray écrivit cette relation à la demande de Louis XVIIL. Elle était restée inédite jusqu’au jour où je l'ai publiée dans la Revue des Deux Mondes. Si, depuis cette époque, un écrivain, sans attendre que je l'eusse transportée dans un volume, l’a reproduite presque intégralement dans l’un des siens, c'est sans mon autorisation. Fréquemment victime de procédés de ce genre, je me borne à constater que le soin qu'il a eu, en butinant sans mesure à travers mon étude, de m'attribuer l'honneur de la priorité, ne justifie pas l’incorrection de ses emprunts. Si le droit de citation n'avait des limites il deviendrait un instrument de spoliation et, s’il est légitime