Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LES ÉMIGRÉS ET LES GÉNÉRAUX DE NAPOLEON. 265

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passeport en l’assurant que, jusqu'au jour fixé par son départ par le général Clarke, il ne sera pas inquiété.

« Je suis fort aise, ajoute-t-il, d’avoir fait la connaissance d'un homme aussi franc. ;

— Voilà notre récompense, réplique l'émigré; nous forçons nos ennemis à nous estimer. »

Comme il gagnait la porte, le général, qui lui avait tendu la main, le retint :

« Un mot encore. Que pensez-vous de nos opérations en Pologne? »

L'émigré ne dissimula pas que, dans sa pensée, cette entreprise serait fatale à Napoléon.

« Vous avez trop d’ennemis à combattre pour pouvoir réussir : la famine que vous portez partout avec vous, la saison qui est contre vous, les populations qui vous haïssent, le mécontentement qui règne dans vos armées... Les difficultés qui vous attendent ne feront qu'accroître. »

Il développa longuement ces considérations. Hulin, de son côté, renonça à les discuter. Il secoua la tête et dit adieu à son visiteur en lui conseillant de ne pas s’exprimer envers d’autres

avec autant de franchise qu’envers lui.