Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits
264 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES,.
Rentré à son auberge, il venait de s’endormir quand il fut brusquement réveillé. Cette fois, c'était le général Hulin qui lui faisait demander son passeport en l’engageant à se présenter luimême à la Place, dans la journée, pour le retirer. À huit heures, nouveau messager qui venait le chercher de la part du général.
Introduit chez Hulin, il est salué de ces mots :
« Monsieur, depuis que je suis au monde, je n'ai jamais vu personne faire plus d'effet que vous dans une ville. Tout le monde me demande si je sais votre arrivée.
— Cest très flatteur pour moi, général. Mais cela n’a rien que de très normal. Je suis connu dans Berlin, où j'ai vécu deux ans, sans jamais chercher à dissimuler mes opinions, et on doit s'étonner de me voir parmi des Français, surtout si l’on suppose que je suis du nombre de ceux qui ont eu la bassesse de faire leur soumission.
— Mais pourquoi ne rentreriez-vous pas? » interroge Hulin.
L'émigré renouvelle les arguments par lesquels il a déjà répondu à Davout et à Clarke. Hulin l'écoute sans l’interrompre, « faisant parfois un signe de tête approbatif ». Il lui rend ensuite son