Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits
272 RÉCITS DES TEMPS RÉVOLUTIONNAIRES.
pour son grand-père lui avaient été inculqués par la veuve de celui-ci. Mme Hoche survécut soixante-deux ans à son mari. C’est au mois de septembre 1797 qu'elle lui fermait les yeux au quartier général de l'armée de Sambre-et-Meuse, et elle-même n’est morte qu'en 1858. Le marquis des Roys l'avait donc connue; il avait grandi près d'elle, l’entendant parler à toute heure de l’époux regretté qu’elle pleurait encore à quatre-vingts ans comme au jour où elle l'avait perdu.
De son mariage avec lui était née une fille qui épousa sous la Restauration le descendant de l’antique maison des Roys, originaire d'Auvergne, déjà connue dans cette province aux temps de la féodalité, de telle sorte que les archives de Gaillefontaine s'ouvrent par des parchemins en date du xu° siècle et, se continuant à travers notre histoire, viennent aboutir à la correspondance et aux glorieux états de services d'un jeune général sorti des rangs du peuple les plus obscurs et les plus humbles et défenseur de la République,
Cette terre de Gaillefontaine où tant de nobles souvenirs sont pieusement conservés appartenait, lorsqu’éclata la Révolution, à M. de Montmorin, le ministre des affaires étrangères de Louis XVI.