Récits des temps révolutionnaires d'après des documents inédits

LE COMPLOT COIGNY-HYDE DE NEUVILLE. ft

caractère, il la prie de les garder. Elle accepte, et ces papiers compromettants : lettres du comte d'Artois, confidences d’émigrés, plans de prise d'armes, liste d'officiers de la garnison de Paris qu'on croit corruptibles, faux passe-ports, fausses cartes de sûreté, et tant d’autres pièces révélatrices que Coigny recommande sans cesse de détruire, que Hyde de Neuville a promis de brüler et qu'il conserve imprudemment, restent ainsi aux mains de la veuve Mercier chez qui bientôt la police les découvrira.

En Bretagne et en Normandie, c'est encore des femmes de tout âge et de toute condition que le comité Coigny emploie pour le service de la cause royale. L'une d’elles, qui signe ses lettres « le Petit Matelot », est une Anglaise quiiquagénaire, Arabelle Williams. Elle habite Paris depuis 1772; elle est libre, riche, indépendante. Comment Hyde de Neuville est mis en rapport avec elle, nous l'ignorons. Ce qui est certain, c’est que nous la trouvons, en 1800, parmi les messagers les plus actifs de la correspondance avec l'Angleterre. Tantôt habillée en homme, tantôt sous les vêtements de son sexe, elle quitte Paris fréquemment pour aller s’embarquer au