Serbes, Croates et Bulgares : études historiques, politiques et littéraires
UNE EXCURSION’ A SOFIA 247
très moderne et très ancienne. Ses origines remontent au règne de Trajan, le grand organisateur des pays danubiens. À ses débuts dans l’histoire elle s'appelait Serdica du nom d’une peuplade thrace. Et ce nom a d’abord été repris par les Bulgares qui se plaisaient naguère à l’appeler Sriedets, ce qui semblait vouloir dire en slave la cité centrale. Serdica fut vite hellénisée. Constantin le Grand, originaire de la ville voisine de Nissa (Nich aujourd’hui serbe) se plaisait à y résider et l’appelait sa Rome. Au cours des années 343 et 344 il s’y tint un grand concile où furent condamnées les doctrines ariennes. Sophia était d’ailleurs célèbre par ses eaux thermales qui guérissent toujours et auxquelles un magnifique établissement vient d’être consacré. Il n’était malheureusement pas encore inauguré au moment où j'ai dû quitter la ville. De cette période romano-grecque il ne reste que des monuments funéraires, des dalles portant des inscriptions qui sont aujourd'hui réunies au musée.
En l’an 809 la ville fut occupée par le premier prince bulgare, Kroum. Les Bulgares lui donnèrent le nom de Sriedets. Au moyen âge la principale église était un temple placé sous l’invocation de sainte Sophie et le nom de la sainte finit par s'imposer à la ville tout entière. Elle existe toujours cette vieille basilique, mais elle a subi bien des épreuves ; les Turcs l’avaient convertie en mosquée ; en 1808 eten 1858 elle était en partie détruite par des tremblements de terre. Les Bulgares ont rendu au culte orthodoxe la nef qui a subsisté. Le reste doit être restauré et on compte y établir un musée d’antiquités chrétiennes. Non loin d’elle s'achève en ce moment une gigantesque basilique dédiée au grand saint russe Alexandre Nevsky, le patron du tsar libérateur Alexandre.
Il Une autre église byzantine se recommande à l'attention du
touriste ; c’est la misérable petite paroisse de sainte Paraskeva .