Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire
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jetaient d’odieux miasmes. Je ne rencontrai d'autre créature animée qu'un loup qui me barra le passage en me fixant. Je ne pus continuer mon chemin qu'après qu'il fut parti; je déposai Martin à l’ambulance et je ne sais s’il fut sauvé.
Quelques jours après, étant revenu dans notre logement, je vis le fils de la maison, jeune enfant de douze ans, sortir du dessous d’un escalier (j'ignore combien de temps il avait été malade dans ce réduit); enfin, il se traîna vers nous et parut comme un spectre; mes domestiques prirent soin de lui et se l’aftachèrent. J'en fis plus tard mon jockey. Je le ramenai en France et le plaçai chez M. Langlès. En 1828, il vint me revoir, portant la livrée du duc d'Orléans, et me demanda des renseignements sur ses père et mère et sur sa famille. Je lui annonçai la mort de ses parents et l’engageai à retourner dans son pays, où j'étais convaincu qu'il serait propriétaire d’une certaine fortune.
Nous étions à Guttstadt dans cette pénible position, lorsqu'une nuit, c'était le 5 juin, vers 3 heures du matin, le canon frappe mon oreille. Je me lève en toute hâte, j’enfourche mon cheval et me précipite vers le camp (1). A la faible lueur
(1) Prévoyant, d’après certains indices, un mouvement des Russes en avant, Ney avait, au milieu de mai, fail campér ses