Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

CAMPAGNE DE 1807 : EYLAU, FRIEDLAND 97

de l'aurore, je vois les masses russes qui pénètrent dans les intervalles de notre ligne. Déjà l’un des camps bat en retraite sur Guttstadt; je gagne l’autre camp en tournant la colonne ennemie. Le maréchal Ney, seul, à cheval, m’aperçoit : « Ordonnez, s’écrie-t-il, la retraite sur Puffendorf. » (1)

A plusieurs reprises, je rencontre le maréchal Ney qui me donne différents ordres; dans l’une de ces rencontres, il me dit : « Restez avec moi, vous êtes mon aide de camp, je le dirai à Seroux. » (2) Avec la plus grande difficulté, je parviens à toutes les batteries, et, leur communiquant cet ordre, je fais suivre partout la direction indiquée.

À une lieue en arrière de Guttstadt et des camps, notre corps d'armée put enfin se rassembler; nous

troupes dans des baraques élevées sur leurs positions de défense. (Note de l'éditeur.)

(1) Puffendorf, petit hameau situé sur une hauteur, entre Guttstadt et Deppen, à une lieue en arrière de. Guttstadt, était une position militaire assez forte. (Note d'O. Levavasseur.)

Le nom de ce village ne figure pas dans le Rapport du maréchal Ney, mais bien celui d’Ankendorf, indiqué comme position de repli. — Guttstadt, sur l’Alle, et Deppen, sur la Passarge, sont seulement distants de quatre lieues environ. En luttant et en reculant lentement pendant les deux journées des 5 et 6 juin, sur ce faible espace, et en se maintenant les deux jours suivants en arrière de Deppen, Ney allait donner aux divers corps de l’armée le temps de se réunir. (Note de l'éditeur.)

(2) L’état-major de Ney avait alors perdu l’aide de camp de Montesquiou-Fezensac, fait prisonnier par les Russes au mois de mars et qui devait se retrouver plus tard, au début de la guerre d’Espagne, avec O. Levavasseur, auprès du maréchal. Colonel en Russie, général en 1813, duc de Fezensac et général de division pendant la Restauration, il prit sa retraite en 1848 et écrivit ses Souvenirs militaires de 1804 à 1814. (Note de l'éditeur.)

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