Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

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dans ces démonstrations l'indice des vœux de la France. La seule mission à laquelle il puisse se consacrer, c’est de stipuler les intérêts de l’armée auprès du roi. Le Sénat, le Corps législatif, tous les corps constitués, ayant reconnu le roï, il voulut s'attacher loyalement à sa cause. Macdonald et le duc de Vicence retournèrent à Fontainebleau, pour y chercher l’acte d’abdication définitive.

Sur ces entrefaites, arriva auprès du maréchal laide de camp de l'Empereur, Gourgaud, qui vint demander le mot de l'énigme politique proposée par Talleyrand. Le maréchal ne put le satisfaire; Gourgaud repartit. À son retour, l'Empereur connut toute l'étendue de son malheur. Il rassembla ses troupes, les harangua et leur fit ces adieux mémorables, dont l’histoire a rappelé toutes les circonstances. Dire que Napoléon, voyant l'enthousiasme qu’excitait sa présence, eut un moment la pensée de rentrer en campagne, c’est faire entendre combien l’abdication qu’il allait signer coûtait à son âme.

Le 12 avril, le comte d'Artois fit son entrée dans Paris; les acclamations suivaient partout son passage; les drapeaux blancs décoraient chaque fenêtre. Tous les corps de l’État furent présentés au prince; ses réponses, qui disaient que rien n’était ni ne serait changé en France, qu'il n'y avait qu’un Français de plus, calmèrent toutes les inquiétudes et rallièrent à la famille des Bourbons les partis même les plus opposés. Le comte d’Ar-