Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire

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maréchal, où je l'attendis. Il arriva le 7 mars au matin. En descendant de voiture, il embrassa le plus jeune de ses fils, Edgar, qui était dans les bras de sa nourrice. Son notaire, M. Batardy, lui annonça le premier la nouvelle de l'entrée de Napoléon sur le territoire français.

Le maréchal crut devoir se rendre d’abord chez le duc de Berry, qui lui donna le conseil de voir le roi. En attendant l'heure d'audience de Sa Majesté, j se rendit chez Soult qui ne voulut pas lui donner ses instructions, en lui disant qu'il les trouverait à Besançon. Le ministre voulut même dissuader le maréchal de voir Louis XVIIE, sous prétexte que le roi était souffrant, mais Ney insista et put se présenter aux Tuileries, où il fut admis vers 11 heures du matin. On a prétendu que, dans cet entretien, le maréchal prononça cette phrase que « Napoléon était digne, à cause de sa folle entreprise, d’être ramené dans une cage de fer ». De retour chez lui, le maréchal m’ordonna de partir sur-lechamp pour Besançon, afin d'y annoncer son arrivée, d'y faire préparer des cartouches et d’organiser l'artillerie qui se trouvait dans cette place. J'exécutai cet ordre en faisant précéder ma voiture d'un courrier : j'arrivai en trente-six heures à Besançon.

Je me rendis immédiatement chez le général de Bourmont, chez le préfet, M. Say; tous deux s’empressèrent de donner des ordres pour la réception du maréchal. On était vivement préoccupé et