Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire
1815 — LES CENT JOURS. WATERLOO 267
Nous étions au 13 mars : la nuit vint. Je restaï de service auprès du maréchal, quise coucha; son secrétaire, Dutour, était dans une autre pièce de la maison. Les généraux Bourmont, Lecourbe, Mermet et Jarry occupaient des logements en ville. Sur les 10 heures, arriva un officier de la Garde nationale porteur d’une dépêche : je l’introduisis chez le maréchal, laissant une bougie sur la table de nuit; je quittai la chambre et laïssai l’officier seul avec le maréchal. Après un quart d’heure, il sortit et je rentrai chez le maréchal en disant : « Monsieur le maréchal, n’avez-vous point d'ordres à me donner? » — « Non, me répondit-il. » Et reprenant la bougie, je repris aussi la lettre qui était auprès, car le maréchal, ayant pleine confiance en moi, me permettait ces sortes de communications. Cette lettre était conçue en ces termes :
« Mâcon, le ... mars 1815.
« Monsieur le Maréchal,
« J’ai l'honneur de vous informer qu'un colonel de gendarmerie, nommé Jameron, arrivant de Lyon, vient d'entrer dans la ville, en annonçant l’arrivée prochaine de l'Empereur. A cette nouvelle, un grand enthousiasme vient d’éclater : le drapeau tricolore est arboré partout; des arcs de triomphe s’élèvent et je
du corps; la garde lui servira d’emplâtre.. Mais le soldat marche toujours au canon et Vavasseur (sic), mon aide de camp, sait s’en servir à merveille ». (Voir H. Houssaye, 14815, Défection de Ney.) (Note de l'éditeur.)