Souvenirs militaires d'Octave Levavasseur, officier d'artillerie, aide-de-camp du maréchal Ney (1802-1815) : un officier d'état-major sous le 1er Empire
1815 — LES CENT JOURS. WATERLOO 27%
temps. Enfin Ney entr'ouvrit la porte et me donna l’ordre de faire assembler toutes les troupes sur l’esplanade. Présumant qu'une revue allait avoir lieu, j'entrai dans la chambre où le conseil était assemblé, et je fis observer au maréchal que ni lui ni moi n'avions de chevaux. Bourmont me dit aussitôt de donner l’ordre à son aide de camp de faire seller un cheval pour le maréchal et un pour moi. Je continuais toujours de raffermir le courage de ceux qui m'entouraient, en faisant l’éloge du caractère ferme et imperturbable de mon maréchal. Mais il vint lui-même au milieu de nous, nous priant de le laisser seul un instant avec son secrétaire. Nous quittâmes le salon et pénétrâmes dans la chambre, où étaient encore tous les généraux convoqués. Là, fier et certain du succès, je tins, en présence de ces généraux, le même langage qu'auparavant; ni Bourmont, ni Lecourbe, ni Mermet, ni Jarry ne cherchèrent à nous donner la moindre idée de ce qui allait se passer.Il me semble encore les voir, assis, silencieux, lorsque je m’exprimais avec énergie sur notre entrée prochaine et triomphante à Lyon, aux cris de « Vive le roi! » le maréchal Ney en tête.
Le maréchal entra, et nous nous disposâmes tous à l’accompagner pour la revue annoncée. Les généraux sortirent et ne revinrent que vers midi, pour se rendre en cortège à l’esplanade. Indépen-