Trois amies de Chateaubriand

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de l'ennui qui était la maladie mortelle de son génie. Et son existence est toute pleine de femmes.

En 1791, quand la monarchie française défaillait et quand les nobles allaient tâcher de lui reconquérir ce pays, le chevalier de Panat pressait le jeune chevalier de Chateaubriand d’émigrer. Lejeune chevalier de Chateaubriand s’y refusa, pour plusieurs raisons, dont la meilleure, ou la plus efficace, fut qu’il était amoureux*, En Amérique, où il promena son déplaisir, des Âtala, des Céluta lui témoignèrentune orande aménité. Il réalisait en elles une sylphide dont la troublante vision avait animé son adolescence. Plus tard, ambassadeur, ministre, il éprouva pour de gracieux visages un sentiment qui le menait à se conduire en collégien, quelquefois.

Parmi les femmes entre lesquelles il éparpilla sa prédilection, les trois que j’ai choisies sont, je CTOIS, celles qui ont eu le plus d’influence sur sa destinée et dont l’âme fut de la plus jolie couleur.

Et puis, dans l'intervalle de leurs portraits, j'ai placé divers croquis de rivales, afin qu’il y eût là un peu de variété ou de désordre, comme il y en avait beaucoup dans le cœur infidèle et amusant de René.

*" + | Seulement, je ne parlerai guère de Mme de Cha-

teaubriand. Cela me paraît plus convenable, en telle occurrence. L

1. VILLEMAIN, La tribune moderne, 1 : M. de Chateaubriand (Paris, 1858), p. 35.

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