Trois amies de Chateaubriand

274 TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND

prompt retour, je me sens très disposé à la suivre dans son temple, c’est-à-dire dans ma patrie ».…. Que cette aventure est bien combinée! Mais Chateaubriand avait un si grand désir de revoir Paris qu’il revint, avant même que Le National eût imprimé sa lettre.

Et puis, le 16 juin 1832, comme la duchesse de = Berry venait d’apparaître en Vendée, Chateau, briand, avec Hyde de Neuville, Fitz-James et Ber- ryer, fut arrêté. Il subit quatorze jours de prison préventive; et ensuite on le remit en liberté.

Le très bon Béranger, certes, alla le voir dans sa prison; et Hortense reçut, de ce chansonnier magistral, une amusante lettre. Béranger trouvait le prisonnier « bien enfant » et s’écriait : « Bon Dieu! qu'il a besoin de gloire et de bruit! Du reste, il est toujours fort spirituel et fort aimable, Mais il ne devrait pas écrire si souvent dans les journaux. Sa première lettre, datée de la prison, le met dans la nécessité, pour être conséquent, de sortir de France, à présent que le voilà hbre. Heureusement, les inconséquences ne lui coûtent, pas!»

C’est drôle; et même, c’est assez spirituel. Cependant, Chateaubriand, conséquent cette fois, partit. Il retourna en Suisse, où Mme de Chateaubriand, avec Mme Récamier, — mais oui! — devait le rejoindre. Et, avant de partir, il alla encore dîner un soir avec Hortense, à l’Are-en-Ciel, dans le quartier du Jardin des Plantes,

14. Voir l’Appendice (N).