Trois amies de Chateaubriand

La spirituelle, méchante et si intelligente comtesse de Boiïgne a écrit de Mme de Staël : « Le fléau de sa vie a été l’ennui. » Et elle ajoutait :« Il est étonnant combien les plus puissants génies sont sujets à cette impression et à quel point elle les domine. Mme de Staël, lord Byron, M. de Chateaubriand en sont des exemples frappants; et c’est surtout pour échapper à l'ennui qu’ils ont gâté leur vie et qu'ils auraient voulu bouleverser le mondet. » Et puis, à propos du seul Chateaubriand : « Éprouver des sensations variées pour se désennuyer, au bout du compte c’est là le but et le grand secret de sa vie?. »

Et Joubert : « Un fonds d’ennui, qui semble avoir pour réservoir l’espace immense qui est vacant entre lui-même et ses pensées, exige perpétuellement de lui (Chateaubriand) des distractions qu'aucune occupation, aucune société ne lui fourniront jamais à

4. Mémoires de La comtesse de Boigne, tome I, p. 25% 9, Jd., D. 298. L |