Trois amies de Chateaubriand
PAULINE DE BEAUMONT 25
morin-Saint-Hérem, le petit garçon qui était né à Saint-Malo vingt jours après elle, et qui ne la connaissait pas, consumait sa frénésie adolescente dans Je silence et dans la sohtude du château de Combourg. Combourg, nom désormais poignant et aüguste dans l’histoire; château de rêve, de poésie et de désespoir où naquit, en l’âme abondamment retentissante d’un garçon génial, une manière de souffrir qui a duré et qui tourmente encore les âmes!.…
… De charmantes vertus étaient les fleurs de l’'ancienne éducation française,
Au couvent de Fontevrault, puis au couvent de Panthémont, Mlle de Saint-Hérem fut soigneusement accoutumée à continuer l’abnégation de ses grand’mères et de ses arrière-crand’mères. On la dirigea vers une existence, pareille à celle du passé. De même, le jeune homme de Combourg était durement destiné à l’imitation de ses ancêtres; puis on le munissait des bénéfices qui, sous l’ancien régime, assuraient le normal avenir d’un cadet de noblesse,
Seulement, lorsque François-René de Chateaubriand et Pauline de Montmorin-Saint-Hérem eurent vingt ans, la Révolution sauvage éclata, qui bouleversa les conditions de la vie et qui jeta parmi de surprenantes nouveautés les êtres qu’on avait pourvus d’aptitudes et de vertus surannées, — oui surannées, du jour au lendemain. — Pour cette jeunesse, quel émoi et quel trouble!
Chateaubriand, comme éperdu, ne sut que faire de
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