Trois amies de Chateaubriand

APPENDICE | 345

C (Page 80).

À quelle date faut-il placer la première rencontre de Chateaubriand et de Delphine de Custine ? Là-dessus, les auteurs ne sont pas d'accord; et ils nous donnent à hésiter entre les trois années 1801, 1802, 1803.

M. Bardoux veut que la rencontre soit de 1803, — et chez Mme de Rosambo, que Delphine aurait connue jadis à la prison des Carmes... Je ne sais pas s’il le suppose ou s’il a quelque document pour le dire : en tout cas, il ne cite aucun texte d’aucune sorte.

Ce n’est pas l'opinion de M. Chédieu de Robethon, lequel répliqua, en 1893, à la Madame de Custine de M. Bardoux par un Chateaubriand et Madame de Custine. M. Chédieu de Robethon remonterait volontiers jusqu’à l’année 1801. Pour cela, il cite un passage des Mémoires d’outre-tombe où Chateaubriand raconte qu'après la triomphante publication du Génie du Christianisme les belles dames furent, auprès de lui, très empressées et l’accablèrent de gentils billets : « Si ces billets n'étaient aujourd’hui des billets de grand’mères, je serais embarrassé de raconter avec une modestie convenable comment on se disputait un mot de ma main, comment on ramassait une enveloppe écrite par moi, et comment, avec rougeur, on la cachait, en baïssant la tête, sous le voile tombant d’une longue chevelure... » M. Chédieu de Robethon note qu’à trois reprises, parlant de Mme de Custine, Chateaubriand signale la chevelure merveilleuse de cette dame. Alors, les précédentes lignes seraient une allusion directe à la reine des roses.

C’est bien possible. Seulement, M. Chédieu de Robethon commet une erreur singulière en attribuant à l’année 1801 cette anecdote, hypothétique d’ailleurs, et rela-