Trois amies de Chateaubriand
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36 : TROIS AMIES DE CHATEAUBRIAND
. Qui aima-t-elle et qui Paima? Personne, peut-être. Personne, ou bien l’aimable et surprenant abbé Louis? Celui-ci avait été amené chez les Montmcerin par un autre ecclésiastique, si l’on peut dire, M. de Talleyrand. Et, bientôt, on devait les revoir lun ct l’autre tout proches, le 14 juillet 1790, lorsqu’à la ‘êle de la Fédération, Talleyrend célébraït la messe, avec l’abhé Louis pour :ssistant.
Or, la Correspondance secrète mentionne, à la date du 21 juillet 1792, le potin que voici : « L’aimable abbé Louis a des liaisons intimes avec Mme de Beaumont, fille de M. de Montmorint, »
Il a bien fallu que M. Bardoux fit allusion à ces mauvaises lignes, mais pour les détester et pour les écarter avec mépris. D'ailleurs, la Correspondance secrète n'est pas un document qu'on doive accueillir avec la confiance la plus empressée. Lui-même, le rédacteur de ces papiers inquiétants, reconnaît une fois qu'il a précédemment donné des nouvelles inexactes. Ajoutons — 1l ne le dit pas, mais il le prouve — que Montmorin ne lui était pas sympathique. Quant à M. Bardoux, il n’a que faire de telles considérations : les rapports de l'abbé Louis et de Pauline de Beaumont lui semblent éclairés, plus que par « toutes les correspondances anonymes », et purifiés, par un propos que tint son héroïne en 18022.
4. Correspondance secrète, de 1777 à 1792, publiée par M. de Lescure (Paris, 1866), tome II, p. 610. 2. A. BARDOUX, L. L., p. 55.